L’incidence de l’âge en matière de cancer du sein
Les risques de développer un cancer du sein ne sont pas les mêmes chez toutes les femmes et chez tous les hommes. En effet, n’oublions pas que le cancer du sein masculin existe, même s’il reste beaucoup moins fréquent.
Plusieurs facteurs de risques ont été identifiés et sont cités par l’Institut National du Cancer comme les prédispositions génétiques, les antécédents familiaux, les comportements à risque (alcool, tabac, alimentation, etc.). L’âge apparait également au sein de ces facteurs de risques.
L’âge, un facteur de risques pour le cancer du sein
Selon l’édition 2021 du Panorama des cancers en France publié par l’Inca, 80 % des cancers du sein surviennent après l’âge de 50 ans. Cela représente des milliers de femmes qui reçoivent chaque année ce diagnostic et doivent combattre cette maladie.
Cependant, il ne faut pas en déduire que le cancer du sein ne concerne que les personnes d’un certain âge. Il est tout à fait possible de développer un cancer du sein quand on a moins de 40 ans, notamment en cas d’antécédents familiaux importants en matière de cancers féminins (sein et/ou ovaire) ou de mutations pathogènes. C’est pourquoi les examens cliniques annuels réalisés par un professionnel de santé sont importants pour déceler toute anomalie au niveau de la poitrine. L’autopalpation mammaire peut également intervenir en complément.
Néanmoins, l’âge est un facteur de risque à ne pas négliger. D’ailleurs, la campagne de dépistage organisé prend appui sur lui pour déterminer les femmes concernées.
L’âge au cœur de la campagne de dépistage organisé du cancer du sein
Les recommandations de la Haute Autorité de la Santé font commencer le programme de dépistage organisé du cancer du sein à l’âge de 50 ans. Il consiste notamment en la réalisation d’une mammographie tous les deux ans.
Le point de départ de ces mesures de détection a été fixé à 50 ans car 50 % des cancers du sein se manifestent entre 50 et 69 ans et 28 % après 69 ans. Ainsi, l’âge médian auquel on diagnostique un cancer du sein chez une femme est de 63 ans selon le Panorama des cancers en France (édition 2021) précité.
La mise en place de ce dépistage organisé ne peut être que saluée. En effet, l’importance d’une détection précoce du cancer du sein est démontrée. Ainsi, selon l’Inca, 90 % des cancers du sein détectés tôt guérissent.
Néanmoins, le fait que ce dépistage organisé ne commence qu’à l’âge de 50 ans peut amener à penser, à tort, que le cancer du sein ne concerne pas les personnes plus jeunes ou que dans une faible proportion. Or 20 % des cancers du sein apparaissent chez des femmes de moins de 50 ans.
D’ailleurs les professionnels de santé peuvent prescrire des mammographies à des patientes tous les deux ans dès 40 ans lorsque le profil de la patiente présente un risque plus élevé de développer un cancer du sein (notamment au regard des antécédents personnels et familiaux).
Il est vrai que les femmes de 40 à 50 ans sont une population à risques en matière de cancers du sein. Mais la Haute Autorité de la Santé estime que le rapport bénéfices-risques n’est pas suffisant pour avancer le dépistage généralisé à 40 ans. La médecine prédictive peut alors jouer un rôle intéressant pour déterminer les femmes pour lesquelles avancer l’âge du dépistage organisé peut être bénéfique. Les tests prédictifs permettent, en effet, de déterminer le profil de risques de la patiente et d’adapter ainsi les mesures de dépistage pour les cinq années à venir.
Plus que jamais il est essentiel de sensibiliser l’ensemble des femmes, quel que soit leur âge, au cancer du sein et à l’importance d’une détection précoce. Cela passe par le rappel que le dépistage organisé du cancer du sein ne se limite pas aux mammographies à partir de 50 ans mais prévoit également un examen clinique annuel de la poitrine à partir de 25 ans. Celui-ci doit être réalisé soit par le médecin traitant, soit par le gynécologue.
Une meilleure sensibilisation peut aussi être obtenue avec le développement de la médecine prédictive qui permet de personnaliser le dépistage et ainsi de détecter encore plus tôt les cancers du sein.