Petite poitrine et cancer du sein : halte aux idées reçues !
Cancer et volume des seins : un risque aussi pour les petites poitrines
Beaucoup de fausses affirmations ont la vie dure, notamment au sujet du cancer du sein. Ainsi nombreuses sont les personnes qui pensent que le risque de développer un cancer du sein concerne principalement les femmes à forte poitrine. Or, avoir un bonnet A en taille de soutien-gorge ne garantit pas de ne jamais avoir de cancer du sein.
Devant ce risque, les femmes à petite, moyenne ou forte poitrine sont égales. D’ailleurs, il faut rappeler que le cancer du sein n’est pas une pathologie 100 % féminine. Chaque année, des hommes font également face à ce diagnostic. Même s’ils représentent moins de 1 % des cancers du sein diagnostiqués, ces diagnostics montrent bien que le volume des seins n’est pas en lien direct avec la probabilité de déclarer un cancer du sein.
Cancer du sein et taille de la poitrine : toutes concernées !
La différence de volume entre une petite poitrine et une forte poitrine tient principalement à la quantité de cellules graisseuses présentes dans les seins. Or les cellules cancéreuses se développent surtout au niveau du tissu glandulaire et du tissu conjonctif, tous deux également présents dans les petites poitrines.
Le fait d’avoir de petits seins ne doit donc pas être considéré comme un facteur qui limite le risque de développer un cancer du sein.
Cette idée reçue tient souvent du fait que l’on confonde densité mammaire et volume des seins. Il est vrai qu’une femme ayant une densité mammaire élevée est plus sujette à développer un cancer du sein. Mais, comme nous l’avons expliqué dans un précédent article, la densité des seins est une caractéristique physiologique indépendante de la taille de la poitrine. Des seins denses présentent une plus grande proportion de tissus conjonctifs par rapport aux tissus adipeux (cellules graisseuses). Cela a une double incidence sur le risque de cancer du sein : la densité mammaire est un facteur de risque supplémentaire et elle rend plus difficile la lecture d’une mammographie.
Une femme à petite poitrine peut avoir une densité mammaire importante. Elle peut aussi développer des cellules cancéreuses. Un bonnet A n’est pas une barrière contre le cancer du sein.
Dépistage du cancer du sein et petite poitrine : l’importance d’un diagnostic précoce
Aujourd’hui, le cancer du sein est le cancer le plus diagnostiqué dans le monde tous sexes confondus : 2,3 millions de patientes et de patients ont été confrontés à ce diagnostic en 2020. Mais, grâce aux campagnes de dépistage mises en place dans de nombreux pays, le cancer du sein connaît des taux de rémission importants. Selon l’Institut National du Cancer, on observe près 90 % de guérison des cancers du sein s’ils sont diagnostiqués à un stade précoce.
Le dépistage précoce est une des clés de la lutte contre le cancer du sein. Il concerne aussi bien les fortes poitrines que les petits seins. Bonnet A, B, C, D ou E : les recommandations en matière de dépistage sont les mêmes. En France, le programme de dépistage du cancer du sein . En cas d’antécédents familiaux, le médecin traitant ou le gynécologue peut prescrire cet examen dès 40 ans.
Un examen clinique annuel de la poitrine est également recommandé par la HAS à partir de 25 ans. Il s’agit d’une palpation des seins en vue de détecter la présence d’une éventuelle anomalie. Là encore, les femmes ayant une petite poitrine sont concernées par cette recommandation.
Le dépistage personnalisé permet d’adapter ces recommandations en fonction du profil de risque de la patiente. Il aide à déterminer si le programme de dépistage actuel est suffisant ou si la patiente nécessite une prise en charge plus spécifique. N’hésitez pas à en parler avec votre médecin.
Le cancer se moque de la taille de votre bonnet de soutien-gorge. Votre poitrine, qu’elle soit petite ou volumineuse, mérite toute votre attention. Suivez les recommandations de votre médecin et réalisez vos examens de dépistage régulièrement. Un dépistage précoce est une arme puissante contre le cancer.