Quelle est la prise en charge d’une perruque pour les patientes ?
La chute des cheveux est un effet secondaire souvent redouté de la chimiothérapie. Elle peut intervenir rapidement chez certains patients (dès la 1ère séance) alors que pour d’autres, les cheveux commenceront à tomber qu’au bout de 2 ou 3 semaines. L’alopécie peut également être progressive ou survenir par plaques entières. Cela est propre à chaque patient. L’intensité et la rapidité de la perte des cheveux dépendent du type et du dosage de la chimiothérapie.
La perte des cheveux touche à l’aspect physique et au regard des autres sur soi. Elle tend à matérialiser l’existence de la maladie vis-à-vis des autres personnes. Pour les femmes, c’est également une part de leur féminité qui est atteinte avec cette chute des cheveux. Certaines d’entre elles l’assument et font le choix de rester tête nue. D’autres préfèrent recourir à des accessoires capillaires (foulard, frange, etc.) ou à des perruques. C’est un choix personnel qui appartient à la patiente seule. C’est une question intime : avec la maladie et les traitements, le corps change, ce qui modifie le rapport et le regard que la patiente peut avoir sur son propre corps. Se le réapproprier est un processus long qui peut passer par le port d’une perruque ou d’un accessoire capillaire.
Si vous êtes dans cette situation, se pose également la question du financement d’une perruque. C’est un accessoire qui peut être onéreux. Vous trouverez ci-dessous les informations sur la prise en charge des perruques et autres accessoires capillaires par la sécurité sociale.
Remboursement des perruques et accessoires capillaires : une prise en charge variable
Une perruque, également appelée chevelure de remplacement ou prothèse capillaire, peut être réalisée à partir de fibres capillaires synthétiques, de cheveux naturels ou d’un mixte entre les deux. La nature de ces fibres va avoir une incidence sur le taux de remboursement de la perruque par la sécurité sociale.
Dans tous les cas, la prise en charge d’une perruque s’accompagne d’un accessoire textile qui peut-être un foulard, un bonnet, etc. et est limitée à un remboursement par an.
Remboursement intégral des perruques de classe 1 et des perruques partielles
Les perruques de classe 1 sont uniquement composées de cheveux synthétiques. Elles doivent respecter le critère suivant : l’implantation manuelle d’au moins 15 cm² de fibres capillaires synthétiques. Depuis le 2 avril 2019, la prise en charge d’une perruque de classe 1 bénéficie d’un taux de remboursement à 100 %. Cela signifie que la sécurité sociale rembourse la totalité du prix payé pour une telle perruque sur la base du tarif conventionnel qui est de 350 €, montant qui correspond à la limite de prix imposée aux revendeurs. La patiente ne supporte aucun reste à charge.
A savoir : si la patiente bénéficie de l’aide médicale de l’Etat (AME) ou de la complémentaire santé solidaire (CSS), qui résulte de la fusion de la CMU-C et l’aide à la complémentaire santé (ACS), elle n’aura aucune avance de frais à faire. Le tiers-payant sera automatiquement appliqué.
Cette prise en charge à 100 % concerne également les perruques partielles (prothèses capillaires de classe 3). Il s’agit d’une prothèse qui est composée de fibres capillaires et d’un support de type bonnet, foulard ou serre-tête. Elle permet d’ajouter une frange ou des longueurs. Le montant du remboursement par la sécurité sociale correspond au prix limite de vente, à savoir 125 €.
La prise en charge plafonnée des perruques de classe 2 et des accessoires capillaires
Les perruques de classe 2 contiennent au minimum 30 % de cheveux naturels ou une implantation manuelle de cheveux synthétiques sur au moins 30 cm². Ces prothèses capillaires ne bénéficient pas d’une prise en charge à 100 % par la sécurité sociale. Le montant forfaitaire de remboursement est fixé à 250 euros avec un prix limite de vente de 700 euros.
Il faut savoir que tout ou partie du reste à charge peut être remboursée par la complémentaire santé de la patiente en fonction des garanties qu’elle a souscrites au sein de son contrat.
Les accessoires capillaires peuvent être de plusieurs natures : textiles uniquement, textiles + fibres capillaires, couronnes, etc. Leur prise en charge par la sécurité sociale est de 20 euros pour 3 accessoires capillaires avec un prix limite de vente fixé à 40 euros (toujours pour 3 accessoires). Le reste à charge que doit payer la patiente est donc au maximum de 20 euros. Là encore, certaines mutuelles peuvent compléter le remboursement de la sécurité sociale.
La prise en charge de ces 3 accessoires capillaires n’est pas cumulative avec celle d’une perruque. Elle concerne les patientes qui font le choix de ne pas acheter une chevelure de remplacement.
Enfin, si vous souhaitez une perruque de classe 2, sachez qu’il existe des aides complémentaires pour les femmes dont le budget ne permet pas de supporter le reste à charge qui peut aller jusqu’à 450 euros. Vous pouvez vous renseigner auprès de l’équipe soignante ou d’associations de lutte contre le cancer du sein. Certaines associations redistribuent des perruques ou en proposent à des tarifs abordables.
Les conditions de prise en charge d’une perruque par la sécurité sociale
Le remboursement d’une prothèse capillaire par la sécurité sociale ne peut avoir lieu que si cette dernière a fait l’objet d’une prescription médicale. L’ordonnance peut être réalisée soit par votre médecin traitant, soit par votre oncologue.
Il convient de vérifier que le vendeur a effectué les démarches nécessaires pour que la prise en charge par la sécurité sociale puisse avoir lieu. Certains peuvent également proposer le tiers-payant.
L’achat d’une perruque peut se faire chez un coiffeur ou dans un magasin spécialisé. Certains vendeurs peuvent se déplacer à domicile ou en établissement hospitalier. Pour un premier achat, il convient d’éviter d’acheter en ligne. Il est important de prendre le temps d’essayer plusieurs modèles. L’achat en ligne est plus adapté pour les renouvellements de perruques.